La forêt de Bremgarten est située au nord-Ouest de la ville de Berne. Pour réaliser cette extension urbaine, les initiateurs du projet proposent un périmètre bordé au sud par le quartier de la Länggasse et limité au nord par l'autoroute A1. Cette partie de la forêt de Bremgarten est à l'heure actuelle traversée par l'autoroute. La surface forestière concernée par le projet d'extension couvre une superficie de 42 hectares, ce qui équivaut à la superficie de la Vieille Ville de Berne. Le projet vise la création d'un nouveau quartier d'une capacité d'accueil de 6000 à 8000 habitants et emplois. Ouverts à l'idée d'une étude de la faisabilité du projet « Waldstadt Bremer », la ville, la région et le canton ont participé au groupe d'accompagnement du projet. Le projet-modèle avait donc pour objet d'étudier si et à quelles conditions une extension de la ville de Berne sur la forêt de Bremgarten était envisageable.
Thématiques principales de l'étude de faisabilité
L'aspect novateur de la démarche était principalement lié à l'analyse du projet « Waldstadt Bremer » par rapport au développement urbain régional. Le concept régional des transports et de l'urbanisation de la région Berne-Mittelland (RGSK) évalue à 400 hectares les besoins de nouvelles zones à bâtir d'ici 2030. L'étude devait apporter une réponse aux questions suivantes : quelle contribution le projet « Waldstadt Bremer » peut apporter à une croissance durable de l'urbanisation de Berne et environs? Quelles caractéristiques permettent de retenir ce site comme extension potentielle de la ville? Quatre sites potentiels ont ainsi été identifiés sur la base de l'examen du RGSK, puis comparés au projet « Waldstadt Bremer ». Un autre critère d'étude devait être respecté : l'extension de la ville devait s'insérer dans le corps urbain existant. Diverses analyses ont ainsi été effectuées sur le paysage, l'urbanisation, les affectations et la mobilité. Le défrichement de l'aire forestière nécessaire à l'extension de la ville est un point crucial qui n'a cessé de susciter une controverse jusqu'à l'achèvement du projet-modèle. Le projet-modèle «Waldstadt Bremer» ne devait pas remettre en question le statut de protection de la forêt. Il s'agissait donc d'examiner les conditions qu'un défrichement de cette ampleur devait remplir. L'étude a également porté sur d'autres thèmes importants : la faisabilité technique et le financement de la couverture de l'autoroute ainsi que la disponibilité du bien-fonds qui appartient à la bourgeoisie de Berne. Ce dernier aspect a été intégré à l'étude car le succès du projet est fortement tributaire de son acceptation par la population et le monde politique.
Préservation de la forêt versus préservation des terres agricoles
La Suisse connaît une urbanisation galopante. De nombreuses terres agricoles disparaissent alors que la forêt est bien protégée. Si l'on veut freiner la disparition des terres agricoles, il faut donc examiner si du point de vue de l'aménagement du territoire, la forêt ne devrait pas contribuer à répondre aux besoins de développement urbain des agglomérations. Le projet-modèle a pu fournir une contribution à cette question difficile. Les échanges interdisciplinaires entre la ville, la région et le canton se sont avérés extrêmement fructueux. Ce projet n'étant qu'une esquisse, les réponses apportées ne peuvent pas faire l'objet d'une évaluation définitive, mais sont à considérer comme des éléments qui pourront nourrir les discussions futures. Il n'a pas été possible de vérifier de façon définitive si le projet entraînait réellement moins de pertes de terres cultivables dans l'agglomération de Berne. La centralité du site prévu, la densité élevée du nouveau quartier et son rattachement à une infrastructure déjà existante sont des éléments qui militent dans ce sens. Néanmoins, la région et la ville de Berne devront auparavant poser dans leurs concepts de développement de l'urbanisation les jalons nécessaires à la poursuite du projet.